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Le 19 avril 2013, le Maitre Jacques Mercier et l’Orchestre National de Lorraine dédiaient leur interprétation de Roméo et Juliette de Berlioz à la mémoire de Sir Colin Davis. Le grand chef britannique nous avait quitté cinq jours auparavant, à l'âge de 86 ans.C’est en 1959 que le chef britannique fut révélé au public en dirigeant, au pied levé, une exécution de concert du Don Giovannide Mozart. Il remplaçait alors le grand Otto Klemperer, immobilisé pour plusieurs mois à la suite d’une grave brûlure au deuxième degré. Dans l’histoire de la direction d’orchestre, outre-Manche, Colin Davis tient une place importante au sein d’une lignée de grands musiciens, après les Sir Thomas Beecham, Sir John Barbirolli, Sir Malcolm Sargent, Sir Adrian Boult et juste avant la génération de John Eliot Gardiner et de Simon Rattle. Sa carrière s’est déroulée aussi bien au Royaume-Uni qu’à l’étranger. Il dirigea, jusqu’à ces derniers temps, l’Orchestre Symphonique de Londres avec lequel il fit de très nombreux enregistrements. Il travailla également avec l’orchestre de la BBC. En 1971, il devait prendre la suite de Sir Georg Solti à la direction du Royal Opera de Covent Garden. Nous gardons, personnellement, un vif souvenir d’une production de Nabucco, dirigé par le Maître, dans ce haut lieu londonien de l’art lyrique : c’était en avril 1972 et le rôle d’Abigaille était tenu par l’éphémère Elena Suliotis que d’aucuns prenaient alors pour une nouvelle Callas. Dans les années 1980, Davis exerça d’importantes responsabilités à Munich puis à Dresde, amenant au plus haut niveau les orchestres symphoniques de la Radio bavaroise et de la Staastkapelle de Dresde.

Le musicien avait une prédilection particulière pour Mozart mais son répertoire embrassait plusieurs siècles de musique, de Haendel jusqu’au compositeurs britanniques contemporains tels que Benjamin Britten ou Sir Michael Tippet. Son nom reste essentiellement associé à la redécouverte d’Hector Berlioz dont il enregistra l’œuvre tout entière, certains opus faisant l’objet de plusieurs gravures. C’est en 1969, avec la première intégrale des Troyens, que Sir Colin Davis s’est vraiment imposé comme le grand spécialiste de notre compositeur dauphinois. Il nous laissa par ailleurs d’excellents enregistrements de Benvenuto Cellini,  de L’Enfance du Christ, de La Damnation de Faust qu’il grava à deux reprises. Son interprétation de la Symphonie fantastique, à la tête du Concertgebouw d’Amsterdam, reste une référence incontournable. Dans un autre registre, sa première intégrale du Messie de Haendel, en 1967, devait renouveler notre vision de ce chef-d’œuvre, avec une texture musicale allégée, fort éloignée d’une certaine grandiloquence victorienne. Colin Davis ouvrait ainsi la voie, dans une certaine mesure, aux interprètes « baroqueux ». Ses intégrales des opéras de Mozart ont eu la faveur de la critique, en particulier Così fan tutte avec Montserrat Caballé et Nicolaï Gedda. Enfin, le chef avait une prédilection particulière pour l’œuvre de Sibelius dont il grava les sept Symphonies et les autres grandes pages orchestrales à trois reprises, d’abord avec l’Orchestre symphonique de Boston dans les années 1970 ; puis, plus récemment, avec le Symphonique de Londres, successivement pour le label RCA et pour le propre label de l’orchestre.

Les nombreux disques gravés par Colin Davis donnent une juste image de son talent, y compris les gravures récentes faites en public pour ce label spécifique créé par les musiciens de l’Orchestre Symphonique de Londres. Dans cette masse d’enregistrements, le répertoire italien n’a pas été oublié avec deux gravures de Falstaff, un Trovatore et un Ballo in Maschera avec José Carreras, une Tosca qui a fait date avec le même Carreras, face à Montserrat Caballé. Enfin, on serait injuste si on négligeait l’apport discographique du Maestro au répertoire lyrique français autre que berliozien,  avec un Faust, un Werther et deux Samson et Dalila (le second, avec le ténor argentin Jose Cura, bien connu des mélomanes nancéiens, dans le rôle-titre).

Jean-Pierre Pister