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La soprano italienne Anita Cerquetti a disparu le 11 octobre 2014, à l’âge de 83 ans. Il y a longtemps qu’elle avait quitté la scène après une brève, mais éblouissante, carrière de 10 années. Elle était native de la province d’Ancône où deux autres étoiles du chant italien ont vu le jour : Beniamino Gigli et Franco Corelli. Alors qu’elle étudiait le violon depuis sept ans, un professeur de chant remarque sa voix et la décide à la travailler. À peine a-t-elle obtenu le premier prix d’un concours de chant, qu’elle est eanitangagée à Modène dans le rôle de Leonora du Trouvère et fait ses débuts officiels dans Aida à Spolète. Elle n’a pas vingt ans. Son succès est immédiat et tous les théâtres en Italie et à l’étranger font appel à elle. Marseille et Toulouse l’accueillent en 1955, Nîmes et Arles l’année suivante.

En 1953, elle croise une première fois le chemin de Maria Callas, à Vérone, où elle chante Aida, en alternance avec elle. Rapidement, elle se produit avec les plus grands chanteurs de son époque : Jussi Bjoerling, Tito Gobbi (Un ballo in maschera, Chicago, 1955) ; Dietrich Fischer-Dieskau (Guillaume Tell, Milan, 1956) ; Ettore Bastianini, Cesare Siepi, Giulo Neri, Fedora Barbieri (Don Carlo, Florence, 1956) ; Mario del Monaco,  Boris Christoff (Ernani, Florence, 1957) ; Carlo Bergonzi (Il Trovatore, 1957). Elle bénéficie des conseils de Tullio Serafin qui la prend en main en 1956, comme il l’a déjà fait pour Rosa Ponselle, Maria Callas, Renata Tebaldi. Elle a l’occasion d’être dirigée par de grands chefs comme Dimitri Mitropoulos.

En 1956, elle chante pour la première fois Norma à Barcelone et déclenche l’enthousiasme délirant du public. Les critiques n’hésitent pas à la comparer à la Malibran et à la Pasta. 1958 est l’année de la consécration de la soprano : elle obtient un succès extraordinaire à la Scaal de Milan  dans Nabucco. Surtout, après le scandale du forfait de Maria Callas  dans Norma,à l'Opéra de Rome, le 2 janvier 1958 , Cerquetti la remplace avec succès. Elle est de plus en plus demandée en Europe comme en Amérique, même si elle refuse les propositions de Rudolf Bing, directeur du Metropolitan Opera, pour Tosca, Turandot et Manon Lescaut.. Elle excelle avant tout dans les grands Verdi, dans Norma, Oberon, même si elle fait sensation dans La Gioconda.

Tous ses admirateurs ont souligné la pureté et la puissance de sa voix, la perfection de son intonation et de sa diction ainsi que sa forte sa présence scénique. Sa technique extraordinaire, sa maîtrise du souffle lui permettaient une parfaite expressivité dans la véhémence comme dans le legato le plus mélancolique. L’émission est sans faille de l’aigu vibrant à la plénitude du grave. Pourtant, elle va se faire rare : la mort de son père en 1959, suivie de peu de celle d’un de ses premiers professeurs l’affecte profondément et ne chante pas de l’année. Elle ne donne que quelques concerts en 1960 et se retirer définitivement en 1961, à 30 ans. Elle n’a jamais donné de raisons précises de son départ : désir d’enfant ? ennuis de santé ? Elle aurait eu une attaque qui lui paralysa en partie la face, de façon intermittente mais gênante pour l’émission vocale. Elle a parlé d’une très grande fatigue qu’elle mit longtemps à surmonter. Devenue mère, elle aurait renoncé à tenter un retour. Mis à part les élèves qu’elle formera comme professeur de chant, nul ne l’entendra plus sur une scène ou en studio. Elle affirma pourtant : « J'estime avoir eu de la chance : ma carrière a été brève, mais extrêmement intense ; j'ai laissé une trace, et en cela j'ai été comblée ».

Danielle Pister